Sur le feu

Fin du « Dry January » : un mois pour sentir les effets du sans alcool

Le dernier jour de janvier sonne la fin de l’initiative du « Janvier sec ». Le but ? Ne pas boire d’alcool pendant un mois pour prendre conscience de notre consommation, souvent excessive. 

Trente et un jours qu’Ismaël et Alain prennent un cocktail sans alcool plutôt qu’une bière ou un whisky. Un véritable challenge pour l’étudiant et le journaliste habitués aux apéros et autres afterworks alcoolisés : « Ces cinq derniers mois je buvais vraiment trop souvent, ça me coûtait cher à la fin », déclare Ismaël. Depuis septembre, il dépasse facilement les trois bières par soir. L’étudiant a profité d’un défi lancé par une amie pour démarrer le « Janvier sec », appelé outre-manche « Dry January ». Un défi loin d’être évident dans un pays comme la France où « le vin fait partie de notre culture de la table », rappelle Catherine Hill, chercheuse à l’institut de cancérologie Gustave Roussy. Et pour cause, d’après elle, chaque Français de plus de 15 ans boit deux verres et demi par jour… tout au long de l’année. 

Pression sociale

C’est la deuxième année qu’Alain se lance, et réussi, le « Janvier sec ».  « Une habitude que je vais essayer de garder les prochaine années », assure-t-il. Et ça, malgré la pression sociale parfois pesante : « quand tu fais une bouffe avec tes potes, t’as vraiment envie de prendre un verre, ce n’est pas facile de résister, l’année dernière je comptais presque les demi-journées avant la fin du mois ». Un défi que certains de ses amis n’ont pas hésité à questionner. « Pourquoi tu ne fais pas ça en février ? Y a moins de jours à tenir ! », blague l’entourage d’Alain. 

Du côté d’Ismaël, c’est plutôt l’admiration « de l’abstinence » qui prime, même si certains de ses amis ont bien essayé de partager une bière avec lui. Mais pas question de craquer : « je n’ai même pas mangé un plat à base d’alcool ! » dit-il fièrement. Pour Catherine Hill, prendre conscience de l’habitude sociale, est l’un des enjeux de l’initiative : « le Dry January ne s’adresse pas directement aux personnes alcooliques, mais plutôt à Monsieur et Madame Tout-le-monde qui boivent plusieurs verres par jour et pour qui c’est une routine ». Réussir le challenge du Dry January est d’ailleurs un moyen de se rassurer pour beaucoup. C’est le cas d’Ismaël : « si tu sais que tu peux tenir un mois sans, c’est qu’au fond ça va ». 

Effets immédiats sur la santé 

« Ne pas boire une goutte d’alcool permet aussi de se rendre compte des bienfaits sur le corps », explique la chercheuse. « Un sentiment de légèreté » qu’a ressenti Alain ce mois-ci. Il en est certain : « mes 15 kilos en trop sont liés en partie à ma consommation d’alcool ». Mais au 31 janvier, pas un gramme de moins sur se balance. En revanche, son sommeil s’est amélioré. Et ces effets peuvent durer. Selon une étude publiée l’année dernière par l’université de Sussex « le simple fait de passer un mois sans alcool aide les gens à boire moins à long terme ». Des bénéfices immédiats pour la santé ont aussi été constatés. 7 personnes sur 10 ont indiqué mieux dormir et ressentir un gain d’énergie, 3 personnes sur 5 ont perdu du poids et plus de la moitié ont rapporté avoir une meilleure concentration. 

Si Alain assure vouloir tenir cette habitude seulement un mois dans l’année, Ismaël, lui, espère bien à terme, baisser drastiquement sa consommation d’alcool.